Les marchés financiers mondiaux ont affiché une grande sérénité ce jeudi, les principaux indices boursiers se maintenant à des niveaux proches de leurs records historiques. Ni l’annonce de la Banque Centrale Européenne de maintenir ses taux directeurs inchangés, ni la publication de chiffres d’inflation en légère hausse aux États-Unis n’ont réussi à perturber le calme ambiant. L’euro et le dollar ont également réagi avec une volatilité très limitée.
La BCE en mode pause, les yeux rivés sur Christine Lagarde
Comme largement anticipé par les analystes, la Banque Centrale Européenne a décidé de conserver son principal taux directeur à 2 %. Parallèlement, l’institution a revu à la baisse ses prévisions d’inflation. Dans ce contexte, l’attention des investisseurs s’est entièrement tournée vers la conférence de presse de sa présidente, Christine Lagarde. Les opérateurs de marché y cherchent le moindre indice concernant le calendrier d’une éventuelle future baisse des taux. Suite à l’annonce, l’euro a très légèrement reculé pour s’échanger à 1,1672 dollar. La monnaie unique conserve cependant une performance remarquable, avec une appréciation de près de 13 % face au billet vert depuis le début de l’année. Sur le marché obligataire, les rendements des dettes souveraines sont restés stables, sans creuser l’écart entre la France et l’Italie.
L’inflation américaine ne surprend pas, Wall Street reste confiante
Outre-Atlantique, la publication des données sur l’inflation pour le mois d’août n’a pas non plus créé de remous. L’indice des prix à la consommation (IPC) a progressé de 2,9 % en rythme annuel, son plus haut niveau depuis janvier, tandis que l’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) s’est maintenue à 3,1 %. Ces chiffres étant quasiment conformes aux prévisions, les marchés boursiers n’ont que peu réagi. Les contrats à terme de Wall Street laissent présager de nouveaux records pour le S&P 500 et le Nasdaq, portés notamment par l’envolée de 36 % du titre Oracle la veille. En Europe, l’indice paneuropéen STOXX 600 progressait de 0,4 % en amont de l’intervention de Christine Lagarde.
L’analyse des stratégistes
Pour Benoît Begoc, stratège chez ABN AMRO, la décision de la BCE était attendue et le véritable enjeu se situe ailleurs. « Le point central est de savoir si Madame Lagarde laissera la porte ouverte à de nouvelles baisses de taux dans un avenir proche », explique-t-il. C’est en effet le ton du discours de la présidente qui dictera la tendance des marchés dans les jours et semaines à venir, bien plus que la décision prévisible de ce jeudi.